L’univers du sommeil est parfois troublé par un invité bruyant : le ronflement. Considéré souvent comme une simple nuisance nocturne, le ronflement, ou la ronchopathie, va bien au-delà d’une gêne pour celui qui partage votre chambre. Il est un signal, parfois discret, d’une possible altération de la santé.
De nos jours, une meilleure compréhension de ses origines et conséquences incite à ne plus le négliger. En effet, des niveaux sonores atteignant ceux d’un camion poids lourd peuvent non seulement perturber le sommeil, mais également refléter des enjeux plus profonds liés à notre bien-être auditif et général.
Qu’est-ce que la ronchopathie ?
La ronchopathie, terme médical désignant le ronflement, survient lorsque le passage de l’air est partiellement obstrué durant le sommeil. Ce phénomène peut être dû au relâchement des muscles de l’arrière-gorge, du palais, de la luette et de la langue. Ces tissus, en se relâchant, occupent davantage d’espace et rétrécissent les voies respiratoires. Lors de l’inspiration, l’air peine à circuler librement, faisant vibrer le pharynx et produisant ainsi le son caractéristique du ronflement.
Bien que souvent considérée comme bénigne, la ronchopathie peut parfois être le symptôme d’affections plus sérieuses comme le syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS). Toutes les 10 secondes, le ronfleur fait des arrêts respiratoires sans en avoir conscience. L’incidence du syndrome d’apnées du sommeil augmente en fonction de l’âge : 7,9 % des personnes âgées de 20 à 44 ans, 19,7 % des 45–64 ans et 30,5 % des personnes de plus de 65 ans sont concernées*.
Autres affections possibles : l’otite ou une oreille bouchée. En effet, des troubles comme l’otite, en causant une inflammation ou une accumulation de liquide, peuvent modifier la pression dans les voies aériennes et contribuer au ronflement. Reconnaître et comprendre ces signaux est essentiel pour préserver notre bien-être auditif et général.
Conséquences du ronflement sur la santé
Le ronflement n’est pas seulement un désagrément sonore ; il a des répercussions significatives sur la santé, tant pour le ronfleur que pour ceux qui partagent son espace de sommeil.
- Pour le ronfleur, les vibrations incessantes peuvent perturber la qualité du sommeil, conduisant à de la somnolence diurne, de l’irritabilité et, dans certains cas, à une hypertension artérielle. Ces symptômes peuvent aggraver ou être le signe d’otites fréquentes, surtout si l’inflammation des voies respiratoires supérieures se propage à l’oreille moyenne.
- Pour l’entourage, partager une chambre avec un ronfleur régulier peut entraîner une heure de sommeil en moins par nuit en moyenne, ce qui affecte leur bien-être et leur santé au quotidien.
Il est donc important de consulter votre médecin généraliste, qui pourra évaluer l’étendue du problème et conseiller sur les meilleures solutions pour améliorer la situation et prévenir les risques associés.
Solutions contre les ronflements
Pour combattre les ronflements, surtout lorsqu’ils sont symptomatiques du syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS), plusieurs traitements sont disponibles et ont fait leurs preuves en termes d’efficacité.
Parmi eux, la gouttière dentaire et l’appareil de pression positive continue (PPC) se distinguent. La gouttière, conçue sur mesure, permet de maintenir la mâchoire dans une position avancée durant le sommeil, favorisant ainsi le passage de l’air. L’appareil PPC, quant à lui, assure un flux d’air constant qui empêche les voies respiratoires de se fermer.
6 bonnes habitudes pour limiter les ronflements
Pour limiter les ronflements, adopter de bonnes habitudes de vie est essentiel.
1- Premièrement, perdre du poids peut significativement réduire les ronflements en diminuant la pression sur les voies respiratoires. Une alimentation équilibrée et l’exercice régulier sont des moyens efficaces pour y parvenir.
2- Ensuite, réduire ou éviter la consommation d’alcool, surtout le soir, contribue à diminuer le relâchement musculaire de la gorge responsable du ronflement.
3- Arrêter de fumer est également bénéfique, car le tabac irrite et enflamme les muqueuses, réduisant l’espace aérien dans la gorge.
4- Éviter l’usage de tranquillisants avant le coucher peut aider, car ces substances détendent excessivement les muscles de la gorge.
5- Enfin, changer de position de sommeil pour éviter de dormir sur le dos prévient l’obstruction des voies aériennes.
6- Des solutions comme le port d’un bouchon d’oreille ou l’utilisation d’un casque anti-bruit peuvent aussi contribuer au confort du partenaire du ronfleur, assurant ainsi un sommeil plus tranquille pour tous.
*https://www.inserm.fr/dossier/apnee-sommeil/