Les notes, les mélodes et les rythmes sont les instruments de la musicothérapie pour vous soigner. Hypertension, anxiété, douleurs chroniques : découvrez les bienfaits de cette thérapie dont les racines remontent à l’Antiquité.

Dès l’Antiquité, on accorde à la musique des pouvoirs importants, notamment de guérison. Pourtant, la musicothérapie en tant que discipline, ne naît qu’au milieu du XXe siècle en Amérique du Nord. Si le terme sous-entend que la musique soigne, qu’en est-il réellement ?

La musicothérapie, qu’est-ce que c’est?

La musicothérapie est une pratique de soin, d’aide, de soutien ou de rééducation qui prend en charge les personnes présentant des difficultés de communication ou de relation. Elle s’appuie sur les liens étroits entre les éléments constitutifs de la musique et l’histoire du patient. Les sons et les rythmes deviennent ainsi des instruments pour traiter divers problèmes de santé : hypertension, douleurs chroniques, anxiété, etc.

Aux origines de la musicothérapie

Les grandes cultures de l’Antiquité accordaient toutes une place prépondérante à la musique. Les Grecs l’étudiaient comme une science associée à la médecine, à la physique et aux mathématiques. À l’aide de différents instruments, et en variant les rythmes et les sons, des “musicothérapeutes” agissaient alors sur les “humeurs”. En médecine antique, elles désignent le sang, la lymphe, la bile jaune et la bile noire. L’équilibre de ces “humeurs”  influait sur l’humeur du patient. 

Les vertus de la musique à l’Antiquité

Les Grecs prêtaient ainsi de nombreuses vertus à la musique. Celle-ci avait prétendument le pouvoir de donner du courage, de rendre les gens sobres, etc. Par ailleurs, on enseignait la musique aux jeunes enfants afin de leur former le caractère.
Chez les Hébreux, de nombreux passages de la Bible rapportent que la musicothérapie est utilisée pour soigner des maladies. Au fil du temps, ils s’imprègnent de culture grecque, reprenant à leur compte leur vision de la musique.

La note “do” est associée au cœur

En Extrême-Orient, les Chinois avaient répertorié une centaine de sortes de musicothérapies dès 500 av. J.-C. Selon les sages, chaque organe interne du corps avait son propre rythme, vibrant à un son qui lui était propre. Les cinq éléments primordiaux (bois, feu, terre, métal et eau) sont associés à cinq sons, eux-mêmes associés aux saisons et aux organes yin ou yang. Ainsi la note du  “do”  correspond au cœur et à l’intestin grêle, au feu et à l’été. La correspondance de chaque note est définie par sa fréquence, qui fait réagir tel ou tel organe. Les sons graves résonnent dans la région de l’abdomen ainsi que dans les organes qui lui correspondent tandis que les sons aigus résonnent au niveau de la tête.

Les bienfaits de la musicothérapie aujourd’hui

Agissant sur le système nerveux central, la musique possède de réels effets sur le corps, aidant à se détendre et à réduire le stress. Elle agit sur l’attention et la mémoire, permet d’accroître les capacités psychomotrices (agilité, coordination, mobilité) et socioaffectives.

Moins d’hypertension grâce à la musique

Des tests réalisés sur des souris en laboratoire ont permis de mettre en évidence les effets de la musique sur leur tension artérielle. Ainsi, l’écoute de musique augmente la quantité de calcium acheminée vers le cerveau, ce qui active la production de dopamine. Or cette substance inhibe l’activité du système nerveux sympathique (l’un des composants du système nerveux autonome), réduisant ainsi la pression artérielle.

Profession : musicothérapeute

Le musicothérapeute est un professionnel de santé qui a suivi une formation universitaire spécifique. Il connaît le développement psychosocial et neurobiologique ainsi que les caractéristiques et les besoins liés aux maladies. C’est aussi un musicien capable d’improviser ! 
Selon la personnalité, les affections et les objectifs de son patient, le musicothérapeute peut avoir recours à deux approches : la musicothérapie active ou réceptive.

La musicothérapie active pour renouer avec soi et les autres

La musicothérapie a pour but de faciliter l’expression de soi. Elle privilégie des techniques d’intervention : 
–    chant,
–    improvisation instrumentale ou gestuelle, 
–    composition de chansons, 
–    exécution de mouvements rythmiques au son de la musique. 
Il s’agit essentiellement d’un travail sur la communication non verbale, afin de favoriser la reprise des liens avec des patients qui ne parviennent plus à échanger.

La musicothérapie réceptive pour développer la mémoire

La musicothérapie réceptive se fonde sur l’écoute de la musique et de sons. Elle peut stimuler l’énergie créative et aider à accroître la concentration et la mémoire. La musique peut aussi faire surgir des émotions, parfois oubliées ou profondément.
En France, la musicothérapie est de plus en plus utilisée en psychiatrie, dans les unités de rééducation fonctionnelle mais aussi dans les Ehpads où un air de guitare et une chansonnette rassemblent les résidents, même les plus âgés. 

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