Se déplacer et voyager avec un handicap

Se déplacer est une activité essentielle qu’une personne en situation de handicap doit pouvoir effectuer. Mais dans quelles conditions peut-elle le faire ? Des réponses en explorant les principaux modes de transport utilisés au quotidien ou pour les loisirs.

L’usage de la voiture

Les personnes à mobilité réduite ou en situation de handicap ne sont pas forcément exclues de la pratique de la conduite. La conduite automobile requiert du conducteur qu’il soit juridiquement et physiquement apte à la pratiquer. Dans de nombreux cas, le handicap physique oblige des aménagements de véhicule pour pouvoir conduire. En cas de handicap visuel, il existe un seuil d’acuité minimum requis pour conduire un véhicule. Une visite de contrôle chez un ophtalmologue permettra d’évaluer l'acuité visuelle. Sauf avis contraire, il n’y a pas d’incompatibilité entre déficience auditive et pratique de la conduite. Des épreuves aménagées sont prévues pour les candidats sourds ou malentendants. En ce qui concerne le handicap mental ou cognitif, un avis médical doit déterminer si la personne est apte à conduire.

Vérifier son aptitude à conduire 

L’arrêté du 31 août 2010, publié au Journal officiel, fixe la liste des affections médicales incompatibles avec l’obtention ou le maintien du permis de conduire, ou pouvant donner lieu à la délivrance d’un permis de conduire à durée de validité limitée. Selon cet arrêté, tout conducteur a la responsabilité de s’assurer de son aptitude à conduire et effectuer les démarches nécessaires à l’obtention de son autorisation de conduire. Le candidat doit prendre rendez-vous avec la Commission médicale de la préfecture de son département. Constituée de deux médecins, c’est elle qui prononce son aptitude à la conduite et détermine les aménagements nécessaires au véhicule. Avant de réaliser ces aménagements, il est conseillé que l'usager prenne l'avis technique du bureau de l'éducation routière de la Direction départementale interministérielle (DDT, DDTM, ou DDPP).

Passer son permis ou le régulariser 

Jugé apte à la conduite, le candidat reçoit un certificat de la Commission médicale de la préfecture. Il peut dès lors contacter les écoles de conduite spécialisées qui le prépareront à l’examen du permis de conduire avec les aménagements mentionnés. Lors des épreuves du permis de conduire, il devra présenter son certificat d’aptitude. Si la personne est déjà titulaire du permis B, elle n'a pas à repasser les épreuves théoriques et pratiques du permis. Il lui suffit de prendre rendez-vous avec un agent du bureau de l'éducation routière de sa Direction départementale interministérielle, afin de s'assurer que son véhicule comporte bien les aménagements nécessaires et qu'elle est en mesure de bien les utiliser.

En cas de conduite sans autorisation, la responsabilité civile et pénale du conducteur peut être mise en cause après un accident.

Voyager en avion

Selon le site handicap-info.fr, le transport aérien d’une personne en situation de handicap impose une entente préalable du service médical de chaque compagnie aérienne. Un formulaire international intitulé INCAD lui est remis lors de l’achat de son billet d’avion. Retourné sous pli confidentiel, le document comporte une déclaration du passager autorisant nominativement un médecin à fournir des informations médicales sur son état de santé juste avant le voyage. Elle est complétée par le médecin du passager. La compagnie aérienne peut demander des renseignements complémentaires par téléphone. Selon l’état du passager, il peut être prévu, si ce n’est obligatoire, qu’un médecin l’accompagne. Après validation par le médecin de la compagnie aérienne, l’accord est transmis au service de réservation ainsi qu’à tous les services concernés par le voyage (escales du départ et de l’arrivée du vol, équipage et équipes techniques…). Les personnes en situation de handicap effectuant de nombreux vols avec une compagnie donnée, peuvent obtenir la carte FREMEC (Frequent traveller Medical Card), valable 5 ans et délivrée par le service médical de la compagnie concernée. Elles peuvent obtenir des services complémentaires, tels que le pré-embarquement, l’obtention d’un siège supplémentaire, etc. 
Certains handicaps ne sont pas soumis à un accord d’embarquement. Les personnes aveugles ou malvoyantes, sourdes ou malentendantes, ou encore à mobilité réduite, n’ont pas besoin de demander l’accord du service médical des compagnies aériennes. Par prudence, le site handicap-info.fr recommande de le signaler tout de même lors de la réservation du vol.

Prendre le train

En tant qu’entreprise ferroviaire, la SNCF est tenue à des règles d’accès non discriminatoires applicables au transport des personnes handicapées. Celles-ci ne peuvent se voir compter aucun supplément pour leurs réservations et leurs billets. En outre, le règlement (CE) n° 1371/2007 du 23 octobre 2007 sur les droits et obligations des voyageurs ferroviaires impose à la SNCF de fournir aux personnes souffrant d’un handicap des informations sur l’accessibilité des services ferroviaires et les conditions d’accès aux trains. La SNCF doit aussi procéder à la mise en accessibilité des réseaux existants ou, en cas d’impossibilité technique avérée, fournir des moyens de transport adaptés à leurs besoins. Concrètement, des services permettant de simplifier les déplacements des personnes handicapées ont été mis en place. Disponible gratuitement dans toutes les grandes gares, le Mémento du voyageur à mobilité réduite recense les facilités particulières aux personnes handicapées. Plus d’infos sur voyages-sncf.com.

Se déplacer en bus, en RER ou en métro à Paris 

Fidèle à sa culture de service public, la Régie autonome des transports parisiens (RATP) est engagée dans une politique d’amélioration de ses réseaux. Formation des agents, développement de services et d’équipements… son action a pour but de permettre un accès facilité à toutes les personnes à mobilité réduite, qu’elles soient en fauteuil roulant ou qu’elles souffrent de déficiences visuelles, auditives, ou cognitives. Retrouvez plus d’informations sur ratp.fr.
 

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