Acouphènes : des solutions existent

Les acouphènes sont ces bruits persistants qu’on est seul à entendre comme un bourdonnement ou un sifflement. Qu’ils soient passagers ou permanents, ils empêchent de se concentrer, de dormir, et peuvent s’accompagner d’une perte auditive. La bonne nouvelle, c’est qu’il existe des solutions pour les soulager.

Qu’est-ce qu’un acouphène ?

Un sifflement pour les uns, un grésillement ou un bourdonnement pour les autres, les acouphènes sont seulement perçus par la personne elle-même. Ce sont « des bruits générés spontanément dans la voie auditive, sans qu’ils proviennent de l’extérieur », observe l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Ils peuvent être temporaires ou permanents, constants ou intermittents, localisés dans une seule oreille ou dans les deux.

Les conséquences de l’acouphène sont très variables selon les individus, de la simple gêne jusqu’à l’intrusion permanente qui handicape la vie quotidienne : difficultés pour s’endormir, pour se concentrer mais aussi états d’anxiété pouvant mener à la dépression.

Ils surviennent progressivement suite à des traumatismes acoustiques répétés (par exemple : écoute de musique à très fort volume, profession exposée aux bruits...), des otites à répétition, des problèmes vasculaires ou hormonaux ou à une baisse normale de l’audition liée au vieillissement de l’oreille.

Ils peuvent aussi apparaître brutalement à la suite d’un évènement stressant.

10 % des Français de 15 ans et plus en souffrent fréquemment ou en permanence selon l’enquête IFOP/JNA 2018. Toujours selon la même étude, 40% des personnes touchées présentent une baisse d'audition (31 % à un niveau faible et 9 % à un niveau important).

Et contrairement aux idées reçues, les acouphènes peuvent toucher toutes les classes d’âge. Les moins de 25 ans sont notamment très sujets aux acouphènes. 56 % des 15 – 17 ans et 49 % des 18 – 24 ans disent ressentir ou avoir déjà ressenti des acouphènes selon l’enquête IFOP/JNA 2018.

Qui consulter ?

Lorsque les bruits parasites deviennent répétitifs, il faut consulter son médecin traitant. Il orientera son patient vers un ORL pour un bilan complet sur le type d’acouphènes. L’ORL prescrira si nécessaire un appareillage auditif. Parfois, le patient est aussi amené à consulter un neurologue, un psychologue ou un thérapeute.

L’audioprothésiste intervient en fin de chaîne. Il va rechercher la meilleure solution d’appareillage en fonction du niveau d’audition, de la gêne et des résultats à l’acouphénométrie. Son intervention se fait en 4 étapes :


1. L’anamnèse afin de prendre connaissance des antécédents médicaux généraux et ORL, du lieu de travail, du cadre de vie sonore au domicile et pendant les loisirs... ;

2. Un questionnaire complet sur la gêne, le handicap ou la détresse associée à l’audition en prenant en compte la gêne de sensibilité aux sons ainsi que la gêne faciale éventuelle ;

3. Une thérapie sonore personnalisée en termes de réglages des aides auditives avec explication du protocole que la personne devra suivre ;

4. Un accompagnement personnalisé en fonction de l’évolution et de l’amélioration de la gêne.

Et si l’acouphène apparaît suite à un traumatisme sonore, mieux vaut contacter les urgences ORL dans les 24 heures pour éviter que le trouble s’installe durablement.

Les solutions contre les acouphènes

Différentes thérapies existent pour soulager des acouphènes. Selon le profil de la personne, les professionnels de santé conseillent de combiner plusieurs méthodes.

1. Les thérapies acoustiques (audioprothésiste)

Le but des thérapies acoustiques, dites aussi sonores, est de tromper le cerveau en lui faisant entendre un autre son, localisé sur la fréquence de l'acouphène, agréable et quasiment inaudible, dont l’intensité est inférieure à celle de l’acouphène. La personne choisit avec l’audioprothésiste ce son, appelé bruit blanc, selon ses préférences : bruit d’une vague, d’une brise dans les feuilles, mélodie relaxante… Ce son est diffusé par un générateur de bruit.

Les personnes souffrant d’acouphènes mais qui ont une bonne audition sont simplement équipées d’appareils auditifs générateurs de bruit. Il est essentiel de les porter au moins quatre heures par jour, durée minimale pour que le cerveau, bercé par le son apaisant, apprenne à ne plus entendre l’acouphène. Ce moyen est efficace puisque 80 % des acouphènes sont « masquables » en quelques mois selon l’étude de S. Gallégo et G Lina-Granada.

Si la personne a un trouble de l’audition, le générateur de bruit est alors intégré aux aides auditives comme un « 2-en-1 ». L’appareil auditif corrige alors l’audition et génère le bruit apaisant.

Certaines aides proposent une variante : la thérapie d’inhibition latérale (TIL) qui offre plus de souplesse grâce à des sons enrichis et des conseils personnalisés via une application associée. Après trois mois de thérapie, le taux de réussite est de 72 %.

2. Les thérapies psychologiques (sophrologue et thérapeute)

Quand les acouphènes génèrent du stress, la sophrologie est une technique complémentaire efficace pour diminuer l’anxiété ressentie. Pendant une séance de sophrologie, les personnes apprennent à se relaxer grâce à la respiration profonde et à la visualisation d’images positives.

Les thérapies comportementales et cognitives, elles, sont davantage tournées vers un dialogue avec le thérapeute qui accompagne la personne acouphénique dans la gestion de ses émotions face aux acouphènes.

3. Les thérapies électriques (médecin ORL)

L’implant cochléaire, à l’origine créé pour restaurer l’audition des malentendants, a fait ses preuves contre les acouphènes en stimulant directement l’oreille interne à l’intérieur de la boîte crânienne. « L’usage de l’implant a réduit ou supprimé les acouphènes dans 86 % des cas », souligne le Dr Yves Cazals, directeur de recherche Inserm, sur le site de l’association France Acouphènes. L’implant est en priorité proposé aux personnes qui ont subi une perte auditive.

4. Les thérapies pharmacologiques

Le médecin traitant ou spécialiste peut prescrire un traitement médical dans le but d’agir contre les conséquences des acouphènes, notamment l’anxiété et la fatigue.

La meilleure des thérapies étant comme souvent la prévention, évitez autant que possible l’exposition aux sons forts dans votre métier ou vos loisirs et portez des protections (bouchons anti-bruit, casque quand cela est nécessaire).

Pour toute question sur les acouphènes, n’hésitez pas à demander conseil à votre audioprothésiste.

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