Bruit au travail : quels sont vos droits ?

Plus d’un actif sur deux se dit gêné par un niveau sonore trop important sur son lieu de travail1, au bureau, open space2 ou non, en atelier ou sur un chantier. Un bruit continu peut avoir des effets négatifs et engendrer du stress, de la fatigue ou encore de l’hypersensibilité. Ce sujet est à fort enjeu sur le terrain professionnel et de nombreuses solutions sont mises en place pour protéger le salarié lorsque le bruit ne peut pas être atténué. 

Quand les élèves ont besoin de se concentrer en classe, le professeur impose le silence. Et sur le lieu de travail ? L’association de la Journée Nationale de l’Audition (JNA) et l’Institut français d’opinion publique (Ifop) se sont posé la question des effets du bruit dans le milieu professionnel à travers un vaste sondage réalisé en 2019. Une nette majorité des personnes interrogées affirment que les nuisances sonores ressenties au travail provoquent des conséquences sur leur santé.  
Plus d’une personne sur deux (54 %), dit ressentir de la fatigue, de la lassitude et de l’irritabilité dans leur vie quotidienne. Le bruit peut également être à l’origine d’un accident de travail. 

CERTAINS MÉTIERS SONT PLUS IMPACTÉS PAR LE BRUIT

Les personnes exerçant dans les secteurs du BTP ou de l’industrie font particulièrement face à un environnement bruyant : presse d’imprimerie, ateliers de chaudronnerie ou de ferronnerie, marteau-piqueur, chantiers navals, etc. Depuis longtemps, les nuisances sonores sont identifiées et des mesures de prévention comme le port de protections auditives, un temps de repos et un suivi médical régulier sont mis en place. D’autres corps de métiers sont également concernés. Un dentiste sur deux souffre, après 50 ans de problèmes auditifs dus aux nombreuses fréquences aigües de leurs turbines et détartreurs, et les coiffeurs sont touchés à cause du bourdonnement des sèche-cheveux. Les barmans ou les vendeurs sont également concernés car le niveau sonore de la musique diffusée dans leur établissement est parfois trop élevé. Les employés de bureau ne sont pas pour autant épargnés. Bien que le bruit ne soit pas aussi important que dans d’autres professions, il existe. Selon une étude menée par l’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS) en 2014, l'insatisfaction en open space est ressentie pour 25 % d’entre eux, notamment à cause du bruit, qui influe sur la concentration et la fatigue des employés.

LA RÉGLEMENTATION EN MATIÈRE DE SEUIL SONORE

La surdité est l’une des maladies professionnelles les plus fréquentes en France. En 2019, 2 500 personnes ont déclarées une surdité et 1 200 cas ont été reconnus3. La réglementation stipule que « l’employeur est tenu de réduire le bruit au niveau le plus bas raisonnablement possible » en s’assurant des bonnes isolations acoustiques et de l’insonorisation des locaux, afin que le bruit n’affecte ni la santé, ni le bien-être, ni la sécurité des travailleurs. Tous les employés exposés au bruit bénéficient d’une visite d’information et de prévention réalisée par un professionnel de santé. Le premier interlocuteur du salarié en cas de nuisances sonores répétées est le service de santé au travail dont les coordonnées sont affichées sur son lieu de travail et sur sa fiche d’aptitude remise à la visite d’embauche par le médecin du travail. 
Les personnes affectées à des postes présentant des risques particuliers, bénéficient quant à elles d’un suivi individuel renforcé. Ainsi, le Code du travail prévoit qu’un travailleur dont l'exposition au bruit dépasse 80 dB4 de niveau d’exposition quotidienne ou 135 dB de niveau de pression acoustique maximal, peut bénéficier, à sa demande ou à celle du médecin du travail, d'un examen audiométrique préventif. Le salarié est aussi en droit de demander à son employeur l’installation d’un sonomètre afin de mesurer l’intensité du bruit à hauteur d’oreille.  

LES MESURES CONCRÈTES

La première mesure antibruit est dans le choix des machines qui doivent être les plus silencieuses possibles ainsi que dans l’isolation des locaux. Effectivement, le salarié qui travaille en intérieur perçoit le bruit de la machine ajouté à celui qui est réfléchi par les parois du local. Le bâtiment devient alors un facteur d’accumulation de bruit. Il est donc nécessaire d’insonoriser les locaux et de réduire la réverbération. 
Pour les environnements de type open space, l’INRS a mis en place le questionnaire de gêne acoustique dans les bureaux ouverts (GABO), téléchargeable gratuitement depuis leur site Internet. Le but de ce questionnaire était de recueillir l’avis des salariés au sujet de leur environnement professionnel, en particulier du bruit ressenti, dans le but de pouvoir l’améliorer. Pour limiter les effets constants du bruit, l’INRS préconise d’aménager les espaces ouverts avec des matériaux acoustiques appropriés et de mettre à la disposition des salariés des locaux calmes pour la réalisation de certaines tâches. Le port de casque réducteur de bruit est également recommandé car il permet de faire une barrière au brouhaha présent pour se concentrer et ainsi s’isoler phoniquement, comme sur un îlot de silence.  

 

1 « Bruit, santé auditive et qualité de vie au travail, l’équilibre santé en péril », JNA et IFOP, octobre 2019

2 Bureau ouvert

3 Atousanté.co

4 Décibels

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