La baleine à bosse (Mégaptères novaenligae), doit son nom à sa façon d’arquer son dos à la surface de l’eau avant de plonger. Avec la baleine bleue, elles sont les deux espèces de baleines capables de produire un chant.

UN CHANT COMPLEXE

Les sons de la baleine suivent une structure hiérarchique très distincte. Chaque « note » est un son continu, la fréquence varie entre 20Hz et 10kHz et dure, d’une à quelques secondes.
Ces sons sont clairement perçus par l’oreille humaine qui est capable de percevoir les sons d’une gamme allant de 20 Hz à 20 kHz sans équipement particulier.
La variation de fréquence d’une note peut être une modulation de fréquence : vers l’aigu, vers le grave sans changement de puissance ; ou une modulation d’amplitude : plus fort, moins fort ou au même volume sonore.
Une suite de 4 à 6 notes forme une sous-phrase et dure environ 10 secondes ; 2 sous-phrases forment une phrase. Lorsqu’une même phrase est répétée pendant 2 à 4 minutes, il s’agit d’un thème qui, répété à son tour, forme un chant. 

À LA SAISON DES AMOURS

Les chercheurs s’intéressent depuis de nombreuses années, à ces chants qui peuvent durer plusieurs heures, voir plusieurs jours. En hiver, durant la saison de reproduction, les baleines mâles émettent en continu dans les eaux tropicales. 
En période d’accouplement, les scientifiques ne savent pas si les mâles chantent pour s’identifier et se comparer entre eux, s’il s’agit d’un chant de séduction entre le mâle et la femelle, ou bien les deux.
Il faut noter que chaque baleine émet un chant personnel qui évolue au cours des années et ne revient jamais à la même fréquence.

L’APPEL AU REPAS

L’appel au repas est un chant long (5 à 10 secondes) d’une fréquence et d’une amplitude constante. Les baleines à bosse se nourrissent toutes ensemble en se rassemblant pour attaquer les bancs de poisson.
On ne connait pas la raison exacte de l’émission de ce chant mais des expériences ont en effet démontré que lorsqu’on émet à l’aide d’un matériel adapté, l’appel au repas d’une baleine, les poissons s’enfuient à l’autre bout du bassin.

Dans l’océan Indien, ce sont les baleines bleues (aussi appelées rorqual) qui chantent. On les a enregistrées au large du Sri Lanka, mais également près des côtes de Madagascar, de la Réunion et de l’île Maurice. Elles réalisent des chants sous forme de répétitions de 4 notes durant environ 2 minutes chacune, rappelant le chant des baleines à bosse.
 

OÙ OBSERVER LES BALEINES A BOSSE

EN ALASKA

En été, les baleines à bosse sont présentes dans le « Passage Intérieur » de l’Alaska. Il est possible d’y observer également des baleines grises qui voyagent le long des côtes sud en direction de l’océan Arctique.

À HAWAÏ

De nombreuses baleines à bosse se retrouvent chaque année dans les eaux chaudes de l’océan Pacifique, pour s’accoupler et mettre bas entre janvier et avril.

AU COSTA RICA

L’endroit idéal pour observer les baleines à bosse est la péninsule d’Osa dans le sud-ouest du Costa Rica. La période idéale est de juillet à avril. Un peu plus au nord, le Marino Ballena National Park abrite sur 5 400 hectares de mer, des baleines, des dauphins, des tortues de mer, etc.

AU CAP COD

Entre juin et septembre, on peut observer des baleines à bosse et des baleines franches dans cette péninsule du Massachusetts aux États-Unis, à partir des nombreuses embarcations affrétées depuis la ville de Princetown.

AU QUÉBEC

Tadoussac, au confluent de la rivière Saguenay et du Saint-Laurent, est un haut lieu d’observation des baleines. De mai à octobre, les plus gros cétacés y sont visibles. 

EN AUSTRALIE 

De juin à novembre, à l’est de l’Australie sur 50 km de littoral, au sud de Brisbane, le long du Pacifique,  10 000 baleines à bosse longent la « Gold Coast ».

Le saviez-vous ?

Selon certains experts, les chants des baleines pouvaient probablement traverser les océans d’un bout à l’autre avant que l’homme ne vienne perturber la surface. En effet, le bruit sous-marin ambiant produit par les bateaux et autres navires affecte la netteté des sons émis par les baleines, voir même désorienter les cétacés, qui viendraient ensuite s’échouer sur les plages. 
Des recherches menées au Canada, on prouvé que les animaux marins se sont adaptés à un trafic maritime important en augmentant l’amplitude de leurs chants de façon à les rendre plus audibles. Cette pollution sonore qui limite la communication entre les animaux, rend la recherche d’un partenaire plus difficile.