Les musiques du silence

John Cage (compositeur et poète américain 1912-1992) estime que la musique ne se limite pas seulement aux notes et aux instruments. Elle englobe tous les sons qui nous entourent, y compris le silence.

En 1952, John Cage a composé un morceau intitulé 4’33’’ (4 minutes et 33 secondes) dans lequel la musique est composée à partir du bruit de la salle et du public. Le morceau est structuré en trois mouvements principaux, chaque mouvement est présenté par des chiffres romains (I, II & III) annoté « TACET » qui signifie « il se tait » en latin pour indiquer à un instrumentaliste qu’il doit rester silencieux toute la durée du mouvement.
Quant à la durée du morceau 4’33’’ qui équivaut à 273 secondes, ce n’est pas un hasard car cette valeur fait référence à 273 degrés Celsius, soit le zéro absolu où aucun mouvement ne peut se faire.

ATTIRANCE POUR LE SILENCE ET L’ÉPURÉ

John Cage n’a pas composé le morceau 4’33’’ par hasard, mais suite à une expérience qu’il a mené à la fin des années 1940 lorsqu’il a visité la chambre insonorisée de l’université Harvard pour y « entendre » le silence. Contrairement à ce qu’il pensait, il entendit deux bruits , un aigu et un grave. Le son aigu provenait de l’activité de son système nerveux et le son grave, du sang qui circulait dans son corps.
Il a puisé son inspiration du peintre Robert Rauschenberg qui avait produit une série de peintures « blanches ». Ces toiles, en fonction de la lumière de la pièce, de l’ombre des personnes qui les visualisaient, changeaient de ton.


LES SILENCES STRUCTURENT LA MÉLODIE 

Les silences font partie intégrante d’une partition musicale. Ils renforcent le rythme, comme une ponctuation dans la poésie. C’est la raison pour laquelle il y a des morceaux avec peu de pauses et d’autres plus « aériens ». Les silences apportent ainsi des respirations dans l’œuvre musicale.


COMMENT LE MORCEAU 4’33’’ A ÉTÉ ACCEUILLI LORS DE SA PREMIÈRE REPRÉSENTATION ?

Ce morceau a été interprété pour la première fois au Maverick Concert Hall de Woodstock dans l’état de New-York par David Tudor, le 29 août 1952. Lors de cette représentation, le public l’a vu s’asseoir au piano et fermer le couvercle, puis répéter l’opération pour le deuxième et troisième mouvement, sans jouer une seule note. Pour John Tudor, cette expérience fait partie des plus intenses qu’on peut avoir, car elle permet de faire tout entendre de ce qu’il y a, les bruits d’audience jouent leur rôle. Le public n’a pas été réceptif car les gens ont commencé à chuchoter, certains ont commencé à sortir, ils n’ont pas ri, ils ont tout simplement étaient irrités quand ils ont réalisé que rien n’allait se produire. Trente ans après, ils n’ont toujours pas oublié cette expérience.
Certains critiquent notent l’absence de communication d’émotions alors que le rôle principal de la musique est de partager des sentiments. Pourtant, cette expérience a provoqué des sentiments chez le public.
 

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