école pour sourds : apprendre avec les nouvelles technologies.

Selon la Fédération Nationale des Sourds de France, chaque année, 700 enfants naissent sourds ou malentendants.

Les enfants sourds et malentendants sont scolarisés en classe ordinaire ou dans un institut spécialisé.
Si 75 % sont intégrés en classe ordinaire, un quart d’entre eux sont scolarisés dans un institut national pour jeunes sourds. En France, il existe seulement quatre instituts pour jeunes sourds : Bordeaux, Paris, Chambéry et Metz. Les parents choisissent ces instituts, car le mode de communication est le plus adapté à l’environnement de leur enfant. En effet, il faut savoir que tous les enfants sourds ne maîtrisent pas la langue des signes française (LSF) car la grande majorité naissent de parents entendants
Les instituts spécialisées proposent en plus de la langue des signes française, la langue française parlée complétée (LFC) qui consiste à coder les syllabes à la main en même temps que la parole. Le but étant de distinguer certains sons qui ne sont pas différenciés par la position de la bouche comme les sons « ou » et « on » où les lèvres ont exactement la même position.

APPRENDRE À LIRE ET À ÉCRIRE SANS ENTENDRE LES SONS

La lecture ne repose pas seulement sur la vue. En effet, pour déchiffrer les mots, il faut établir des liens entre des phonèmes (unités sonores) et des graphèmes (lettres ou groupe de lettres), ce qui nécessite de nombreuses informations auditives, linguistiques et visuelles. Tout élément affectant l’accès à ces phonèmes ou à la qualité de leurs représentations a un impact sur l’apprentissage de la lecture. Les troubles auditifs (otites, troubles auditifs permanents, …) peuvent impacter le développement phonologique et langagier.
Les sourds ont des difficultés dans l’apprentissage de la lecture et de l’écriture, car ils n’ont aucune connaissance antérieure de la langue qu’ils apprennent à lire. L’apprentissage se fait sans résonnance auditive ni référence langagière. Un grand nombre d’élèves sourds visualisent la forme globale du mot avec des graphèmes initiaux et terminaux sans s’occuper de ce qu’il y a au milieu. 
Les enfants sourds non appareillés (implant cochléaire) ont en moyenne 6 ans de retard dans l’apprentissage de la lecture et de l’écriture selon l’association Handicap.fr.

LA CHAÎNE YOUTUBE DE MÉLANIE DEAF

Mélanie Deaf est le nom de la chaîne YouTube d’une enseignante en langue des signes.
Son but : sensibiliser le grand public à la langue des signes française (LSF) et à la culture sourde. Ses vidéos sont en LSF, sous-titrée pour les non-initiés.

UN TABLEAU NUMÉRIQUE INTÉRACTIF POUR SUIVRE EN DIRECT LE COURS

Le tableau numérique interactif est aujourd’hui un outil qui s’est démocratisé dans les classes de primaire et qui est très utile pour les élèves sourds. Il peut être associé à un logiciel de synthèse vocale et à des microphones. La voix de l’enseignant est transformée par le logiciel en texte lisible qui apparaît en direct sur le tableau numérique interactif.
Autre utilisation : l’enseignant peut, grâce à une connexion internet, associer la leçon du jour avec des images ou des vidéos en LSF de leçons sur la même thématique. 
L’INSHEA, site du ministère de l’ Éducation nationale, de la jeunesse et des sports, liste des dizaines de ressources en langue des signes : fiches de mathématiques où les additions, multiplications et soustractions sont traduites en LSF sur le site « Mes trésors ».

DES VIDÉOS EN LANGUE DES SIGNES FRANÇAISE FAÇON « C’EST PAS SORCIER »

Le blog « L’école en LSF avec Bastien et Kelly » est une mine de vidéos et de fichiers en LSF : comptines pour les plus petits, leçons de français et d’histoire pour les CM1 et CM2. Bastien DUBOIS est à l’initiative de ce blog, il a également tourné des vidéos en LSF façon « C’est pas sorcier » sur la pomme, l’eau, les insectes… qui sont à la disposition des professeurs des écoles qui peuvent s’en servir pour leurs élèves sourds, malentendants ou entendants puisque ces vidéos sont sous-titrées.
Les élèves qui ont une surdité totale ou partielle qui sont au collège ou lycée, travaillent le plus souvent avec un ordinateur où les cours des enseignants sont téléchargés. Ces élèves bénéficient d’une aide très précieuse qui s’étend de la maternelle au BTS. Une aide non numérique mais humaine : une AESH (accompagnant d’élèves en situation de handicap, anciennement appelée AVS) ou un interprète en langue des signes.


IMPLANT COCHLÉAIRE : UNE OREILLE NUMÉRIQUE

Quand un enfant naît sourd, les médecins conseillent l’implant cochléaire avant ses 5 ans, voire dans sa première année de vie. 
L’implant cochléaire est un appareil numérique, ultra-miniaturisé. Il imite le fonctionnement de la cochlée, organe situé dans l’oreille interne et qui transforme les fréquences sonores en signaux électriques envoyés au cerveau. 
Il est composé de quatre parties :

  • Un porte électrode dans le conduit de l’oreille interne;
  • Un récepteur, placé sous la peau au-dessus de l’oreille;
  • Un émetteur porté derrière l’oreille;
  • Une antenne émettrice sur le cuir chevelu au-dessus de l’oreille en face du récepteur.

Sources : « Applications numériques, vie quotidienne des Sourds et apprentissages Scolaires », de Didier Flory, Hervé Benoit. La nouvelle revue de l’adaptation et de la scolarisation, Éd. de l’INSHEA, 2010. Fédération nationale des sourds https://www.fnsf.org/

BON A SAVOIR

LA LANGUE DES SIGNES À L’ÉCOLE ET AU BAC

La langue des signes française (LSF) a été reconnue comme langue française et comme langue d’enseignement des sourds français en 2005. Tout élève concerné doit pouvoir recevoir, en théorie, un enseignement de la langue des signes française. Par ailleurs, la LSF est désormais une option au Bac depuis 2008. S’ils étaient moins de 200 lycéens à la présenter au bac la première
année, ils sont aujourd’hui près de 3000.
 

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